communiqué
Avec un chiffre d’affaires de 920 M€, le marché français de la musique enregistrée affiche un résultat en progression de 6,4% en 2022, soit une sixième année consécutive de hausse. Ce chiffre conforte les performances observées depuis 2017.
La croissance reste significative malgré un environnement complexe, marqué par l’incertitude économique, l’inflation et les challenges nés de l’évolution constante des usages.
Les revenus des ventes retrouvent leur niveau d’il y a 15 ans, mais n’atteignent que 52% du pic historique de 2002. Ils sont générés aux trois quarts par les exploitations numériques et un quart par les supports physiques, soit exactement l’inverse d’il y a 10 ans.Le streaming par abonnement, avec 426 M€, reste de loin la première source de revenu de la musique enregistrée et le levier de croissance du marché, en progression de 11% par rapport à 2021.
Si 16 millions d’utilisateurs ont adopté le streaming payant, l’usage est encore loin de toucher au but dans la conquête de tous les publics. Toutes générations confondues, il peine à atteindre en France les niveaux des autres grands marchés de la musique. Plateformes et producteurs ont là un défi majeur à relever : convaincre les consommateurs, jeunes et adultes, de franchir le pas de l’abonnement.
Quant au streaming financé par la pub et au streaming vidéo, ils progressent à un rythme plus soutenu mais génèrent des revenus encore modestes. Ces deux segments représentent respectivement 8% et 9% du chiffre d’affaires des ventes.Les résultats des supports marquent le pas dans leur ensemble mais le vinyle tire son épingle du jeu en hausse de 13% en valeur. Il représente désormais 45% des ventes physiques, contre moins de 1% il y a 10 ans et n’est pas loin de faire jeu égal avec le CD. Ce dernier reprend la courbe antérieure à la pandémie et reste tout juste la seconde source de revenu du marché.
Quant à la synchronisation (musique à l’image, dans les films, les pubs, les jeux vidéo…) et aux droits voisins (copie privée, musique à la radio, clips TV, sonorisation…), ils représentent respectivement 32 M€ (+34%) et 122 M€ (+12%).Par ailleurs, les projets des artistes produits en France et chantant en français confirment cette année encore leurs performances remarquables, toutes générations et toutes esthétiques musicales confondues : 17 albums du TOP 20 sont des productions françaises, comme 77% des 200 meilleures ventes 2022, une tendance de fond constatée depuis une dizaine d’année.
Le signe de la vitalité de la production française, c’est aussi la présence de la jeune génération aux côtés des artistes confirmés sur le podium des meilleurs scores de l’année : 32 premiers albums se sont classés au TOP 200 dont 26 productions françaises.
Autre indicateur très parlant du rôle de locomotive des nouvelles productions françaises en streaming : parmi les 100 000 titres les plus écoutés en 2022, on recense trois quarts de titres de moins de 10 ans dont les deux tiers sont des productions françaises.Au-delà de ces succès, les défis restent immenses pour répondre aux besoins des artistes et aux attentes des consommateurs. L’innovation est le premier atout de la stratégie des producteurs, pour anticiper les nouvelles zones d’influence, enrichir l’expérience des fans et les rapprocher de l’artiste au-delà des supports, sur plusieurs formats, et tirer parti du développement de nouveaux canaux : le gaming, les métavers, les NFT et leurs interactions avec les communautés déjà existantes.
Désormais ces développements sont intégrés dès la conception des lancements en phase avec la vision de l’artiste.